La voiture : utile et pratique ou plaisir et passion ?

A l’heure où tout est mis en œuvre pour que la voiture disparaisse de nos cœurs de ville, il est intéressant de s’interroger sur la façon dont l’automobiliste la considère. 60 % de Français utilisent encore leur voiture malgré la flambée du prix du carburant, les risques de pollution, les règles drastiques du nouveau code de la route et les autres moyens de mobilité alternative à leur disposition. Et si la voiture était autre chose qu’une machine inventée pour se déplacer ?

La voiture, pestiférée des temps modernes

Avec le durcissement des règles de conduite et la prise de conscience de l’impact d’une voiture sur l’environnement, l’automobiliste du XXIème siècle est indiscutablement privé du plaisir de parcourir sans complexe les routes au volant de son véhicule. La voiture est devenue, par obligation, un simple moyen de locomotion permettant de se rendre d’un point A à un point B. Se passionner pour elle risque même de devenir suspect… d’autant plus s’il s’agit d’une sportive, voire d’une grosse cylindrée qui plus est, équipée d’un moteur Diesel accusé de ravager la couche d’ozone. Au même titre que le fumeur, ou presque, l’amoureux des voitures – puissantes ou non - est en passe d’être considéré comme un pestiféré.

Une passion inébranlable

Pour être politiquement correct, faut-il alors s’astreindre à ne considérer sa voiture que parce qu’elle est utile ? Ne faut-il choisir un modèle que parce qu’il est pratique ? Pourquoi alors les marques continuent-elles à proposer des modèles de plus en plus sophistiqués, pourvus de moteurs capables de faire rougir une monoplace ? Pourquoi des solutions comme le leasing (ici pour les pros, ici pour l'électrique) sont largement proposées ? Si en France le Mondial de l’Automobile attire sur quelques jours seulement plus d’un million de visiteurs, c’est que la passion pour la voiture est encore bien présente. Ce salon est d’ailleurs le plus visité au niveau planétaire car la voiture, on la choisit autant avec le cœur que par raison. Ce rendez-vous qui rassemble tant de passionnés est l’occasion de découvrir la voiture dans toute sa splendeur : attirante, envoûtante, sensuelle.

La voiture, un rêve unisexe

Bien qu’accusée de tous les maux, l’automobile est une prouesse mécanique et technologique capable de déclencher le frisson. Elle possède tous les ingrédients pour rendre accro. Racée, suréquipée, confortable, elle est bien autre chose qu’un simple moyen de transport. Rêve parfois inaccessible, elle subjugue autant les hommes que les femmes. Symbole de réussite sociale, la voiture flatte notre égo. C’est un espace intime dans lequel on aime se retrouver avec soi-même, où l’on se sent libre et indépendant, maître de son temps. S’en priver serait source de frustration.

Entre fantasme et nostalgie

Nul besoin d’être un collectionneur pour idolâtrer l’automobile. Nous vouons tous un véritable culte à la voiture ancienne, qu’il s’agisse d’un modèle de prestige ou pas. Elle évoque des souvenirs d’enfance, une époque – pour les plus âgés tout du moins – où l’automobile était encore une attraction pour beaucoup. On l’aime tout simplement. Elle nous attendrit et le sentiment qu’elle génère s’apparente à celui que l’on éprouve pour un grand-oncle disparu ou un vieil ami de la famille… Nostalgie.

La voiture est avant tout une machine à rêve accessoirement utile et pratique et non l’inverse. Quoiqu’on en dise, elle génère le fantasme. Si les futures générations d’automobiles ne devaient devenir que des machines à rouler, il y a fort à parier que le secteur verrait son chiffre d’affaires s’écrouler.